Alors que la fermeture des frontières terrestres du Nigeria continue à causer des dégâts dans certains pays voisins de la sous-région, les quinze pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu une réunion samedi 15 février à Ouagadougou pour tenter de trouver «des solutions réalistes» à «court terme».
En effet, si le Nigeria se réjouit des résultats de sa mesure protectrice, sur le plan sécuritaire et économique, sa démarche remet en cause le principe de la «libre circulation des personnes et des biens» prôné par l’organisation régionale.
«La fermeture unilatérale des frontières va à l’encontre de tous les traités commerciaux et de libre circulation signés par le Nigeria » dans le cadre de la CEDEAO, a fait savoir le président de la « task force » sur la libre circulation des personnes et des biens, Salou Djibo qui s’exprimait à l’ouverture de la réunion.
La rencontre a rassemblé les ministres des Affaires étrangères et du Commerce de la communauté, qui devaient proposer «des solutions réalistes et applicables à court terme», d’après Djibo.
Pour sa part, le président de la commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou a déclaré que «notre communauté vit des moments difficiles. Il y a péril en la demeure (car) nos acquis sont fragilisés par la fermeture des frontières terrestres aux marchandises entre le Niger, le Nigeria et le Bénin depuis six mois maintenant, ce qui eu a un impact négatif sur le volume des échanges intercommunautaires pour les années 2019 et 2020 ».
Le Nigeria a fermé en août dernier, de manière unilatérale, ses frontières terrestres, officiellement pour mettre fin à la contrebande et barrer le chemin aux groupes terroristes, mais les conséquences de cette initiative sur les pays voisins, voire la communauté, seraient désastreuses.
Les ministres ont remis les conclusions de leurs travaux au président burkinabè, lequel devait les transmettre à ses paires de la CEDEAO pour validation.