Le Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo a adressé une mise en garde au gouvernement sud-africain qui s’apprête à exproprier des terres des fermiers blancs, sans compensation.
«L’Afrique du Sud débat d’un amendement visant à permettre l’expropriation de la propriété privée sans compensation. Ce serait désastreux pour cette économie, et surtout pour le peuple sud-africain», a déclaré Mike Pompeo, lors de sa visite en Ethiopie, dernière étape de sa tournée en Afrique.
Selon l’agence de presse Bloomberg qui a relayé cette information, pour Pompeo, les économies africaines ont besoin «d’un Etat de droit fort, du respect des droits de propriété [et] d’une réglementation qui encourage les investissements».
La réforme agraire en cours en Afrique du Sud, prônée par le gouvernement du président Cyril Ramaphosa, est un dossier qui préoccupe l’administration Trump. L’opération tente de restituer aux populations noires, une partie des 72% terres détenues actuellement par des propriétaires de souche blanche.
En août 2018, le président américain, Donald Trump, avait indiqué que cette réforme se résume en «meurtres de grande ampleur de fermiers», et avait chargé Mike Pompeo de se pencher sur la question.
«J’ai demandé au secrétaire d’Etat d’étudier de près les saisies de terres et de fermes, les expropriations et les meurtres de grande ampleur de fermiers en Afrique du Sud», avait-il twitté.
Sa déclaration avait provoqué la colère de Pretoria. « L’Afrique du Sud rejette totalement cette vision étroite qui ne vise qu’à diviser la nation et à nous rappeler notre passé colonial» et «va accélérer le rythme de la réforme d’une façon prudente et inclusive», avait répondu le gouvernement sud-africain.
Pour Cyril Ramaphosa, la réforme agraire devrait «réparer l’injustice historique grave » commise par les blancs à l’endroit de la majorité noire pendant la période coloniale et l’apartheid, officiellement aboli en 1994.