Plus de cent opposants gabonais arrêtés au cours d’une manifestation non autorisée, le samedi 20 décembre, ont comparu ce lundi devant le tribunal de grande instance de Libreville.
La manifestation, qui avait pour objectif de demander le départ du président Ali Bongo Ondimba, avait dégénéré faisant au moins un mort et plusieurs blessés parmi les protestataires.
Selon le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé, 101 personnes sont poursuivies pour trouble à l’ordre public, précisant que les mis en cause étaient munis de cailloux, d’armes blanches ou des bidons d’essence au moment de leur interpellation le 20 décembre dernier. Les prévenus risquent jusqu’à 5 ans de prison ferme.
L’audience s’est ouverte en présence des parents des prévenus et de certains leaders de l’opposition, dont Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union africaine et l’un des opposants farouches au président Ali Bongo.
Les nombreux avocats de la défense ont plaidé non coupable et demandé la libération immédiate de leurs clients écroués à la prison centrale de Libreville.
Un des avocats de la défense, commis par les dirigeants du Front de l’opposition qui avait convoqué le meeting du 20 décembre, Me Jean-Paul Moubembe a affirmé qu’il comptait plaider pour une libération rapide de ses clients, précisant qu’ils n’ont rien fait et n’ont rien cassé et qu’ils sont « injustement incarcérés ».
Vu le nombre des prévenus le procès pourrait durer plusieurs jours.
« C’est un procès stalinien, du jamais vu au Gabon. Ils ont simplement raflé des manifestants pacifiques » a dénoncé Georges Mpaga, président du Réseau des Organisations Libres de la Société Civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (Rolbg), proche de l’opposition.
Outre la société civile, deux ONG gabonaises dédiées à la défense de la démocratie ont chargé cinq avocats pour assurer la défense des prévenus.
L’opposition qui surfe dans le sillage de la révolution du Burkina Faso rêve de mettre fin au « régime des Bongos au pouvoir depuis 1967″ par une révolte populaire.