Deux Américains d’origine gambienne soupçonnés d’avoir fomenté le putsch militaire manqué le 30 décembre dernier contre le président gambien, Yahya Jammeh, ont été inculpés par le ministère américain de la Justice.
Les mis en cause, Cherno Njie, 57 ans, homme d’affaires vivant au Texas, et Papa Faal, 46 ans, un soldat ayant servi dans l’armée américaine, ont comparu lundi devant la justice. D’après le FBI, Faal et Njie ont réussi à s’enfuir leur pays pour regagner les Etats-Unis, où ils ont été arrêtés à leur arrivée à Washington, respectivement le 1er et le 3 janvier dernier.
Selon le ministre de la Justice, Eric Holder, ils « ont comploté pour renverser dans la violence un gouvernement étranger en violation de la loi américaine ».
D’après les informations déjà recueillies par le FBI, les deux hommes comptaient renverser le pouvoir de l’actuel président en vue de rétablir la démocratie. Mais leur putsch a été avorté par les forces loyales au président Jammeh qui ont réussi à repousser les assaillants lors de leur attaque armée contre le palais présidentiel.
La justice américaine affirme que seul Papa Faal était parmi les putschistes. Cherno Njie resté en retrait devait s’accaparer du pouvoir au cas où l’assaut aurait réussi. Les deux hommes qui ont pris la fuite et regagné les Etats-Unis, comme si rien ne s’était passé, risquent jusqu’à 25 ans de réclusion.
L’arrestation des deux américains, conspirateurs du putsch, vient donner raison au président Yahya Jammeh qui affirmait que l’attaque de son palais présidentiel, alors qu’il était en voyage à l’étranger, était l’œuvre d’un « groupe de terroristes soutenus par des puissances étrangères», basés entre autres aux Etats-Unis.
L’interpellation et l’inculpation des deux putschistes par les autorités américaines seraient-elles aussi une manière de prouver leur innocence par rapport aux accusations du président gambien ?
Cherno Njie et Papa Faal sont également poursuivis pour possession d’armes à feu dans le but de commettre des actes de violence.