La France a autorisé ce jeudi 5 mars, l’extradition vers le Burkina Faso de François Compaoré, le frère de l’ancien président burkinabè, aux termes d’un décret signé par le Premier ministre français, Edouard Philippe, et qui doit être publié au Journal officiel.
Le frère de l’ex-président déchu, Blaise Compaoré est réclamé par son pays, pour son implication présumée dans l’affaire de l’assassinat en 1998 du journaliste, Norbert Zongo.
Ce Journaliste d’investigation reconnu, avait été assassiné, avec trois de ses compagnons, alors qu’il enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré. Sa mort avait provoqué une profonde crise politique au Burkina.
François Compaoré avait été arrêté à l’aéroport de Roissy en octobre 2017, en exécution du mandat d’arrêt émis par Ouagadougou. Le 5 décembre 2018, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris avait autorisé son extradition vers Ouagadougou, validée en juin par la Cour de Cassation.
Son avocat, Maître François Henri Briard, prévoit déjà d’attaquer le décret ministériel devant le Conseil d’État. Dans tous les cas, son client a deux mois pour faire d’autres recours.
La défense n’exclut pas de saisir la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg au cas où elle n’obtenait pas gain de cause auprès du Conseil d’Etat, et les nouvelles tractations peuvent encore prendre une année.
La famille de Norbert Zongo a salué la décision du gouvernement français et se dit confiante quant au retour forcé de François dans son pays.
«Nous avons patienté 20 ans, une année ne nous fait pas peur (…) François Compaoré peut prendre tout son temps, il viendra au Faso. Il faut qu’il réponde à la justice », a déclaré Robert Zongo, le frère du journaliste assassiné.