Le président de la transition au Burkina Faso, Michel Kafando a exprimé ses réserves quand à la participation des Burkinabè vivant à l’étranger, aux prochaines élections générales prévues en 2015.
Kafando met d’abord en avant les contraintes de temps. «Nous n’avons plus que neuf mois pour organiser les élections », a-t-il dit, ajoutant que l’encadrement de ces élections à l’étranger, sera pratiquement difficile.
Intervenant lors de la rencontre qu’il a eue mardi à Ouagadougou, avec les organisations de la société civile et les partis politiques, le résident burkinabè a avoué aussi qu’il redoutait des perturbations qui pourraient provenir particulièrement de la Côte d’Ivoire, où se trouve la plus forte communauté des ressortissants burkinabè à l’étranger.
«Le vote de nos ressortissants en Côte d’Ivoire risque d’être assez difficile. C’est la plus forte communauté que nous ayons à l’étranger», a prévenu le N° 1 burkinabè, précisant que «c’est aussi le pays où forcément nous n’avons pas beaucoup d’amis. Et puis, certaines opérations qui auraient dû être faites ne l’ont pas été. Et nous, nous avons peur aussi que le danger ne vienne de là bas. Il ne faut pas que nos propres élections soient perturbées ici, au Burkina, parce que de l’autre côté, on aura sciemment manigancé des choses», allusion faite à l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, qui réside à Yamoussoukro après avoir été chassé du pouvoir en octobre dernier.
Tout semble donc indiquer que les Burkinabè vivant à l’extérieur du pays pourraient encore patienter avant de pouvoir participer à de futures élections dans leur pays, un avis partagé par certains partis politiques.
La rencontre du président avec la société civile et les leaders politiques s’est focalisée essentiellement sur le bilan de la transition et sur les préparatifs des élections présidentielles, législatives et municipales devant clôturer la période de transition. L’organisation d’élections groupées pourrait être retenue pour des raisons budgétaires.