Le Sénat et l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire réunis en Congrès, ce mardi 17 mars à Yamoussoukro, ont voté en faveur de la révision constitutionnelle proposée par le président Alassane Ouattara, mais rejetée par l’opposition.
Pour être adopté, le projet de loi, portant révision de la loi N°2016-886 du 8 novembre portant constitution de la 3e République, devait être voté par les deux tiers des 344 députés et sénateurs en fonction, ce qui a été respecté. Le projet a été approuvé par 246 voix pour et 2 contre.
Le vote a eu lieu sans la présence de l’opposition qui s’était déjà retirée des travaux la semaine dernière, dénonçant une « mascarade » et un « passage en force » du projet de réforme dans la mesure où des règles élémentaires n’ont pas été respectées, selon elle, pour cette révision constitutionnelle.
« Nous, opposition, nous sommes contre qu’on touche à une virgule de la Constitution à quelques mois de la présidentielle » a fait part Ngoran Djedri du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Parmi les réformes prévues dans ce projet figurent la nomination du vice-président par le président élu et non plus par un « ticket président-vice président » et la suppression de la Cour suprême avec l’institutionnalisation du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes.
Le texte prévoit aussi que le mandat en cours des parlementaires soit prolongé en cas d’impossibilité d’organiser un scrutin. Ce qui sera le cas pour l’actuel mandat, le temps que des élections législatives et sénatoriales soient organisées, après l’échéance inscrite jusqu’alors dans la Constitution, notamment fin décembre 2020.
A l’approche de la présidentielle qui se tiendra le 31 octobre prochain, le climat politique reste tendu entre le pouvoir et l’opposition. Le président Ouattara a annoncé, il y a deux semaines, qu’il ne briguera pas un troisième mandat. Son parti, le RHDP, a désigné le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour défendre ses couleurs au scrutin.