Le chef du parti «Union pour la république et la démocratie» (URD) et chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé a été enlevé alors qu’il faisait campagne pour les législatives de ce dimanche 29 mars.
Soumaïla Cissé, 70 ans, classé à trois reprises deuxième de l’élection présidentielle, se déplaçait mercredi avec une délégation d’une douzaine de personnes à bord de deux 4X4 dans son fief électoral de Niafounké, dans la région de Tombouctou, quand son convoi a été attaqué par des hommes armés non identifiés, a annoncé jeudi, le parti qu’il préside.
Son garde du corps a été tué, deux autres membres de son entourage ont été blessés, a confié jeudi à la presse à Bamako, Demba Traoré, un responsable de l’URD.
Les autres, dont Soumaïla Cissé, sont «à cette heure-ci entre les mains des ravisseurs», a précisé Demba Traoré. «Toutes les dispositions pratiques sont prises» pour le retrouver, a affirmé le gouvernement dans un communiqué.
La Mission des Nations unies au Mali (MANUL) a annoncé la participation de ses équipes héliportées aux recherches des otages et se tient «à disposition pour toute assistance supplémentaire» que demanderaient les autorités maliennes.
L’enlèvement d’une personnalité nationale de cette stature est sans précédent dans la crise sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012.
La zone dans laquelle a disparu Soumaïla Cissé, dans la région de Tombouctou, est un secteur où opèrent des groupes armés jihadistes. Ce sont des «hommes armés, non encore identifiés», a dit Demba Traoré.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta a décrété mercredi soir un état d’urgence sanitaire. Il a annoncé l’instauration d’un couvre-feu nocturne, ajoutant que les élections législatives déjà reportées plusieurs fois, «se tiendront le 29 mars».