La ministre sud-africaine de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula a condamné lundi les abus commis sur des civils par des soldats chargés de faire respecter le confinement décidé pour empêcher la propagation du nouveau coronavirus.
Dans un communiqué publié lundi, la ministre de la Défense a exigé des militaires qu’ils «cessent d’utiliser toute force excessive contre les citoyens, quel que soit le niveau de provocation auquel ils peuvent être confrontés».
Quelque 3.000 militaires ont été déployés dans le pays pour faire respecter ce confinement total, difficile à mettre en œuvre dans les quartiers les plus pauvres.
Des vidéos postées ces derniers jours sur les réseaux sociaux, montraient des militaires en train de tabasser à coups de pieds, une personne, et des civils contraints d’avancer en position accroupie sur un trottoir. Ces abus sont commis en présence de policiers.
La police a aussi noté «avec grande inquiétude» ces vidéos, qui doivent encore être authentifiées, a réagi son porte-parole, Vishnu Naidoo. «Un tel comportement par les forces de sécurité est inacceptable», a-t-il ajouté.
Amnesty International a dénoncé ces violences, estimant que «recourir à la force ne permettrait pas de résoudre quoi que ce soit».
Human Rights Watch (HRW) a de son côté exigé une «enquête indépendante» et des « sanctions contre les soldats » coupables de ces abus, saluant toutefois «les déclarations fortes» du ministère de la Défense.
Le pays tout entier est entré vendredi dans une période de confinement total de trois semaines destinée à freiner la propagation de l’épidémie, qui a infecté près de 1.200 personnes et fait deux mort dans le pays, selon le dernier bilan officiel.