Une cour d’appel soudanaise a confirmé mercredi la condamnation de l’ancien président Omar el-Béchir pour corruption à deux ans de détention dans un centre correctionnel, a indiqué l’un de ses avocats.
Condamné le 14 décembre 2019 par un «tribunal spécial» pour avoir reçu des fonds de l’Arabie saoudite, Béchir a été déclaré coupable de «possession de devises étrangères» et de «corruption» dans le cadre de cette affaire.
«La Cour d’appel a confirmé la condamnation, mais nous déposerons un recours devant la Cour suprême car nous sommes entièrement convaincus que le dossier est vide», a dit l’avocat Hashem Al-Jaali.
Béchir a reconnu avoir perçu des dirigeants saoudiens , une enveloppe globale de 90 millions de dollars, mais le procès ne concernait que 25 millions de dollars reçus peu avant sa chute, du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
En décembre, le juge Al-Sadeq Abdelrahmane avait expliqué que l’ex-président serait placé dans un centre correctionnel pour personnes âgées car, selon la loi, toute personne ayant plus de 70 ans ne peut être placée en prison.
En février dernier, le gouvernement soudanais a accepté de remettre l’ancien président Omar el-Béchir et trois autres personnes à la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’ils y soient jugés.
Omar el-Béchir, 76 ans, est recherché par la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. Les procureurs affirment que les forces pro-Béchir ont tenté d’éradiquer des groupes ethniques dans leur totalité au Darfour, une région située dans l’Ouest du Soudan. Les faits remontent à 2003, quand une rébellion est apparue dans la région.
Le conflit au Darfour a fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU.
Arrivé au pouvoir par coup d’état en 1989, Béchir a lui-même été destitué lors d’un putsch militaire en avril 2019 après plusieurs mois de manifestations populaires réclamant son départ.