Les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont décidé lors d’un sommet extraordinaire tenu lundi par visioconférence, de suspendre leur pacte de convergence afin de faire face à la crise du coronavirus.
«Les pays de notre union (…) ne seront pas épargnés. En agissant unis et solidaires nous renforcerons notre résilience face à cette crise. Voilà pourquoi je salue la mise en place d’une stratégie communautaire » dont « la suspension temporaire du pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité», a affirmé le président du Niger, Mahamadou Issoufou.
Le pacte comprenait notamment la limitation de la dette, de l’inflation ou d’arriérés de paiement. Le président Issoufou a aussi soutenu «le recours à court terme aux avances statutaires de la BCEAO ou toute autre solution pour appuyer les Etats membres ainsi que la production d’un document de plaidoyer en vue de l’annulation de la dette».
Les budgets des pays de l’UEMOA sont très sollicités dans cette crise sanitaire. Le total des plans de riposte au coronavirus des huit pays représente 5.285 milliards de F CFA, soit 8 milliards d’euros, a indiqué lundi le président ivoirien Alassane Ouattara, lors d’un sommet extraordinaire de l’organisation sur le Covid-19.
Ouattara, par ailleurs, président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA a appelé lundi, ses pairs à définir une stratégie commune de lutte contre la pandémie du Covid-19.
«Le président Alassane Ouattara a invité les Etats de l’Union à partager leurs expériences dans la gestion du Covid-19 et à rechercher ensemble les moyens à faire face à cette pandémie. Il les a exhortés à définir une stratégie commune de lutte contre la pandémie et à donner des orientations aux institutions régionales et aux équipes gouvernementales pour sa mise en œuvre», a fait savoir l’exécutif ivoirien.
Sur le plan sanitaire, la zone ouest-africaine (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) a enregistré 3.200 cas confirmés, 105 décès et un taux de létalité de 3,3%, selon le communiqué de la présidence ivoirienne.