Le gouvernement de la Côte d’Ivoire a annoncé ce 29 avril qu’il ne reconnaît plus la compétence juridictionnelle de la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples, évoquant «une véritable insécurité juridique» émanant des décisions de cette juridiction panafricaine.
«A partir de ce jour, la Côte d’Ivoire a décidé de retirer sa reconnaissance de la compétence de la Cour africaine des droits de l’Homme», a déclaré une ministre lors d’une conférence de presse diffusée en direct via Facebook, précisant que «c’est un exercice légitime de la souveraineté».
La veille, un tribunal ivoirien avait condamné, l’ancien président de l’Assemblée nationale et candidat déclaré à la présidentielle de 2020, Guillaume Soro à 20 ans de prison pour détournements de deniers publics, et ce en l’absence au procès, de l’accusé et de ses avocats.
Un verdict qui intervient une semaine après que la cour panafricaine basée à Arusha (Tanzanie) ait ordonné l’annulation des poursuites judiciaires contre Guillaume Soro qui est actuellement en exil en France alors que ses 19 proches et partisans, députés, militants ou membres de sa famille, sont en détention préventive depuis fin décembre dernier.
Composée de 11 juges, la Cour africaine est une cour régionale créée par les pays africains. Tout citoyen et des associations dont le pays reconnait l’autorité de la Cour peuvent la saisir. Elle a tenu sa première séance ordinaire en 2006.