Le président algérien, Abdelmajid Tabboune et son gouvernement ont finalement songé à faire des gestes envers les milliers de Sahraouis confinés en plein désert dans les camps de Tindouf, pourtant longtemps abandonnés à leur sort depuis le début de la pandémie du coronavirus.
Ces gestes à caractère plutôt symbolique, interviennent à l’heure où plusieurs pays parmi touchés par la pandémie, entament déjà le processus de déconfinement.
Après avoir convoyé par avion, 150 tonnes d’aide alimentaire aux populations des camps de Tindouf, à raison d’une ration de moins d’un kilogramme pour chaque habitant, le Chef de l’Etat algérien a également eu l’idée d’ordonner à son armée d’établir un hôpital de campagne dans les camps. Reste à savoir si cet unique hôpital serait capable de répondre à tous les besoins de dizaines de milliers d’habitants des camps qui manquent un peu de tout (nourriture, médicaments, produits d’hygiène etc.).
A signaler que depuis le début de la pandémie du Covid-19 en janvier dernier, le palais Al Mouradia n’a pas bougé le petit doigt pour venir en aide à ces laissés-pour-compte qui se plaignaient pourtant d’avoir été abandonnés par le Polisario et l’Algérie en tant que pays hôte.
La dérisoire aide algérienne coïncide bizarrement avec l’annonce le 6 mai, par la Suisse de 1,9 million de dollars d’aide au Programme alimentaire mondial (PAM), suivie d’une aide financière plus consistante de 5,3 millions d’euros de l’Union européenne au profit des Sahraouis de Tindouf.
La Suisse et l’UE ont préféré transiter par le PAM pour la distribution de leurs aides, au lieu les adresser directement au Polisario, par crainte que ces aides ne soient à nouveau, détournées comme par le passé.
Une telle démarche traduit aussi le peu de crédibilité et de légitimé qu’accordent ces deux donateurs au Front Polisario et à ses parrains algériens.
D’ailleurs c’est à cause des détournements massifs et systémiques des précédentes aides humanitaires internationales par le Polisario en complicité avec certains cadres administratifs et militaires algériens, que de nombreux pays et ONG humanitaires ont été contraints de réduire drastiquement leurs aides ou de les suspendre carrément.