Un jeune maire a été assassiné par des rebelles indépendantistes dans la région anglophone du sud-ouest du Cameroun, théâtre d’un conflit meurtrier entre groupes armés séparatistes anglophones et forces de sécurité, a affirmé lundi le Gouverneur de la région.
Selon un communiqué publié lundi par Bernard Okalia Bilaï, gouverneur du Sud-Ouest, «Ashu Priestley Ojong, maire anglophone de la commune de Mamfe, a été froidement assassiné» dimanche matin, «par un groupe de terroristes sécessionnistes, au cours d’une embuscade orchestrée par ces criminels».
Le maire avait été élu en février, au terme d’élections législatives et municipales que les séparatistes armés avaient appelé à boycotter. Il se rendait dans un village proche de Mamfe, Eshobi, où un informateur venait de lui dire par téléphone que des sécessionnistes allaient déposer les armes, a rapporté la radio-télévision d’Etat CRTV, évoquant un «guet-apens». Deux soldats ont été blessés dans cette attaque qui visait le convoi du maire, âgé de 35 ans.
Dans le Nord-Ouest du Cameroun, les indépendantistes s’en prennent notamment aux autorités traditionnelles ou aux hommes politiques qui appellent les populations locales à déposer les armes.
L’ONU avait aussi demandé à nouveau une «relance du dialogue sur toutes les questions pertinentes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun et la fin de la violence et de la souffrance humaine».
Depuis le début du conflit en 2017, de nombreux civils ont péri dans les multiples exactions et crimes commis par les deux camps, selon les ONG internationales et l’ONU. Plus de 700.000 personnes ont dû fuir leur domicile.
Plus de 3.000 personnes, dont de très nombreux civils, ont été tuées en trois années de combats dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, qui abritent l’essentiel de la minorité anglophone d’un pays à majorité francophone.