Le journaliste d’investigation béninois Ignace Sossou a été condamné ce 19 mai à une peine de 12 mois de prison dont six mois ferme, par la Cour d’appel de Cotonou, pour «harcèlement sur les réseaux sociaux», a annoncé son avocate.
Le 19 décembre 2019, Sossou, collaborateur du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), avait été arrêté à son domicile par la police béninoise. Après quatre jours de garde à vue et une perquisition à son domicile, il a été condamné à 18 mois de prison ferme.
La veille de son arrestation, le journaliste avait posté sur ses pages Facebook et Twitter des propos attribués au procureur de la République Mario Metonou, intervenant lors d’une Conférence organisée à Cotonou par l’agence française de développement média (CFI) pour débattre des fake news.
«La coupure d’Internet le jour du scrutin (législatif) du 28 avril est un aveu de faiblesse des gouvernants », aurait notamment déclaré le procureur, qui n’a pas publié de démenti par la suite.
Ce mardi, Sossou «a été condamné à six mois ferme et 6 mois en sursis avec une amende de 500.000 francs CFA (environ 762 euros)», a déclaré son avocate, Me Prisca Ogoubi, regrettant que la Cour d’appel n’ait «pas requalifié les faits» reprochés à son client, condamné pour «harcèlement par le biais de communications électroniques».
«La Cour a confirmé la décision de première instance sauf sur le quantum qui passe de 18 mois à 12 mois dont six assortis de sursis», a-t-elle ajouté. Il devrait donc être libéré le 24 juin, a précisé Me Ogoubi. M. Sossou a déjà fait l’objet d’une condamnation récente par un tribunal béninois à une peine de prison avec sursis pour «publication de fausses nouvelles» après des révélations sur des comptes offshores et des sociétés écran visant des hommes d’affaires béninois et français.