Le Parlement européen a réclamé une intervention urgente de l’Union européenne pour mettre un terme à la répression des militants des droits de l’homme et des journalistes par le régime algérien.
Dans une lettre adressée au Haut représentant européen pour la politique étrangère et la sécurité, Josep Borrell, plusieurs eurodéputés de différents groupes politiques attirent son attention sur la détérioration de la situation de la liberté de la presse en Algérie et les exactions commises contre les journalistes indépendants, rappelant le cas entre autres, de Khaled Drareni, correspondant de Reporter sans Frontières (RSF).
Selon les signataires de cette lettre, « les autorités algériennes exploitent la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, pour serrer l’étau autour des militants du Hirak et des journalistes » pour les museler.
Citant le cas du journaliste Khaled Drareni qui croupie injustement dans sa cellule en prison, les eurodéputés estiment que « la pandémie ne peut servir d’excuse pour empêcher les professionnels de l’information à faire leur travail » en les privant de leur liberté d’expression et d’accès à l’information.
Les eurodéputés demandent enfin au Haut représentant de l’UE, Josep Borrell d’«agir auprès du gouvernement algérien en vertu de ses engagements internationaux pour mettre un terme à la détention arbitraire des journalistes et des militants des droits de l’homme».
Pour rappel, dans une résolution adoptée le 28 novembre 2019, le Parlement européen avait déjà «condamné vivement l’arrestation arbitraire et illégale, la détention, les intimidations et les attaques de journalistes, de syndicalistes, d’avocats, d’étudiants, de défenseurs des droits de l’homme et de la société civile ainsi que de tous les manifestants pacifiques qui participent aux manifestations pacifiques du Hirak».
Réagissant le lendemain à la reprise de cette information par l’agence de presse marocaine «MAP», sa consœur algérienne l’APS a d’abord minimisé la portée politique de la lettre des eurodéputés, soulignant qu’elle n’est signée que par sept eurodéputés avant de les accuser d’être à la solde du «lobby maroco-sioniste».
«L’alliance du Makhzen avec les milieux sionistes œuvre à empêcher que l’Algérie retrouve les chemins de la stabilité, de l’ordre, des droits et libertés et de la croissance», martèle l’agence de presse officielle du gouvernement algérien.