Les Etats-Unis ont dit jeudi espérer un retour à des relations « plus normales » avec le Burundi pour tourner la page des vives tensions des cinq dernières années, au lendemain de l’élection présidentielle dont ils ont salué le bon déroulement.
« Ce n’est un secret pour personne, nos relations avec le Burundi ne sont pas du tout cordiales », a déclaré le secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique, Tibor Nagy.
« Une fois qu’un gouvernement sera formé à l’issue des élections, nous espérons pouvoir regarder si on peut renouer des relations plus normales », a-t-il ajouté lors d’un échange téléphonique avec des journalistes.
Washington, comme beaucoup d’autres capitales occidentales, a vivement critiqué la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer en 2015 un troisième mandat ainsi que la violente répression qui a suivi contre ses opposants.
Depuis, les relations restent tendues entre Washington et Bujumbura. Mais Pierre Nkurunziza a créé la surprise en décidant de ne pas se représenter à la présidentielle qui a été organisée ce mercredi 20 mai dans ce petit pays pauvre d’Afrique des Grands Lacs.
« Un point positif, c’est ce que ces élections ont été beaucoup moins violentes ou problématiques que celles de 2015 », a dit Tibor Nagy.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Burundi a appelé jeudi, la population à la patience pour la publication des résultats des élections générales qui se sont globalement déroulées dans le calme.
Ce scrutin marque ainsi la fin de l’ère Pierre Nkurunziza dont la candidature à un troisième mandat controversé en 2015 avait plongé son pays dans une grave crise politique, ayant fait au moins 1.200 morts et poussé à l’exode 400.000 Burundais.
La présidentielle, avec sept candidats en lice, a notamment mis aux prises le dauphin désigné de Nkurunziza et candidat du parti au pouvoir CNDD-FDD, le général Évariste Ndayishimiye, 52 ans, et le chef de l’opposition et président du Conseil national pour la liberté (CNL), Agathon Rwasa, 56 ans.