La célébration du quatrième anniversaire de la révolution tunisienne qui se tenait mercredi dans le palais présidentiel à Tunis, a été perturbée par les protestations de certaines familles de victimes du soulèvement populaire qui a fait tomber l’ancien régime de Zine El Abidine Ben Ali.
Selon certains journalistes présents lors de cette cérémonie, les premiers cris des familles des victimes ont surgi lorsque le nouveau président tunisien, Béji Caïd Essebsi, décorait des personnalités présentes dans la salle.
Malgré le brouhaha qui se dégageait de l’extérieur du palais, le chef de l’Etat tunisien a continué à remettre les médailles aux personnalités ayant participé à la révolution, ce qui a irrité encore plus les protestataires.
Des dizaines d’autres membres de familles de victimes ont également défilé dans le centre-ville de Tunis, sur l’avenue Habib Bourguiba, haut lieu de la révolution du Jasmin, où plusieurs centaines de personnes ont manifesté en ordre dispersé encerclés par un imposant dispositif sécuritaire.
Le cortège a rassemblé au fur et à mesure de plus en plus de monde, ont affirmé des témoins sur place.
Les familles des martyrs qui ont sacrifié leurs vies pour la Tunisie ont scandé plusieurs slogans provocateurs contre le nouveau président tunisien. D’après ces familles, ce sont les victimes mortes lors du soulèvement qui méritent les médailles et décorations plus que les personnalités présentes lors de cette cérémonie.
Selon un bilan officiel, la répression du soulèvement populaire qui a renversé l’ancien président Ben Ali, aurait fait plus de 300 morts et des centaines de blessés. La majorité de ces martyrs ont été tués pendant la révolution qui a débuté le 17 décembre 2010 pour se terminer le 14 janvier 2011. D’autres victimes ont perdu la vie dans la vague de violences qui a succédé à la fuite du président déchu en Arabie Saoudite.