L’Eglise catholique du Burundi dénonce «beaucoup d’irrégularités» ayant affecté la transparence et l’équité des élections générales du 20 mai qui ont vu la victoire, contestée par l’opposition, du candidat du parti au pouvoir, le général Evariste Ndayishimiye.
L’Eglise catholique qui avait déployé 2.716 observateurs le jour du scrutin, a déploré «beaucoup d’irrégularités quant à la liberté et la transparence du processus électoral ainsi qu‘à l’équité dans le traitement de certains candidats et des électeurs», a déclaré le président de la Conférence des Évêques catholiques du Burundi, Mgr Joachim Ntahondereye.
Il s’agit notamment de «contrainte exercée sur certains mandataires à signer d’avance le dépouillement du contenu des urnes, le bourrage de certaines urnes, le vote à la place de défunts et de réfugiés, les procurations multiples et donc invalides, le fait qu’il y ait eu dans certains bureaux de vote, des électeurs qui ont voté plus d’une fois».
L’Eglise catholique dénonce également «l’exclusion de mandataires et d’observateurs des lieux de dépouillement du scrutin, l’intimidation et les contraintes exercées sur certains électeurs par des administratifs qui les accompagnaient jusque dans les isoloirs et l’intrusion de personnes non autorisées dans les lieux de comptage».
Ces irrégularités amènent l’Eglise à se demander «si elles ne portent pas préjudice aux résultats (définitifs) à proclamer» le 4 juin par la Cour constitutionnelle, s’est interrogée la Conférence des Évêques catholiques.
Lundi dernier, la Commission électorale burundaise a déclaré le candidat Evariste Ndayishimiye vainqueur de la présidentielle avec 68,72% des voix, très loin devant Agathon Rwasa (24,19%), dont le parti «Conseil national pour la liberté» (CNL) a dénoncé «une mascarade électorale» et annoncé son intention de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle.