Les forces de sécurité du Mozambique pourraient avoir éliminé les chefs du groupe islamiste qui sème la terreur depuis deux ans et demi, dans l’extrême-nord du pays, a annoncé le président Filipe Nyusi.
«Nous possédons des informations selon lesquelles des officiers supérieurs, que nous pouvons considérer comme les chefs de ce groupe, ont été abattus », a déclaré samedi soir Nyusi dans une interview à la chaine de télévision publique, TVM, promettant que «les forces de défense et de sécurité le confirmeront au moment opportun».
Cette nouvelle sortie de président Nyusi intervient quelques jours après l’assaut lancé dans la nuit de mercredi à jeudi, par ces jihadistes contre la ville de Macomia, qui compte plusieurs milliers d’habitants, et contraint à la fuite la population et des forces de sécurité.
Des renforts issus de compagnies militaires privées, équipés d’hélicoptères, sont intervenus quelques heures plus tard et ont repris le contrôle de la ville.
Ces deux derniers mois, les jihadistes se sont enhardis, intensifiant leurs attaques en détruisant des infrastructures importantes dont les bâtiments du siège du gouvernement ou des agences bancaires.
Les violences dans le Cabo Delgado depuis fin 2017 ont fait plus de 1.100 morts, dont 700 civils et provoqué le déplacement forcé d’au moins 150.000 personnes, d’après l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled).
Depuis plusieurs mois, le groupe Etat islamique (EI) revendique la plupart de ces attaques. Malgré les promesses du président Filipe Nyusi, l’armée et la police mozambicaines se sont jusque-là montrées incapables de ramener l’ordre, après avoir multiplié leurs opérations conduites avec le soutien de compagnies militaires privées.