Le numéro de Charlie Hebdo du mercredi, tiré à plus de cinq millions d’exemplaires et traduit en arabe, n’a pas été distribué dans les pays du Maghreb ni dans les autres pays musulmans, ce qui confirme leur opposition aux caricatures du prophète Mohammed que contient le journal satirique.
Les trois pays nord-africains Maroc, Algérie et Tunisie, où l’islam est la religion d’Etat, ont ordonné la censure formelle du nouveau Charlie Hebdo. La première page de l’hebdomadaire français contient en effet une caricature du prophète Mohammed tenant une pancarte écrit dessus « Je suis Charlie ».
La décision d’interdire la diffusion de ce journal satirique n’est pas spécifique au seul numéro du 14 janvier. La censure de journaux et magazines est un moyen courant qu’utilisent les autorités pour interdire la diffusion d’images ou de textes jugés blasphématoires ou offensants pour l’islam et ses symboles.
Plus globalement, le dernier numéro de Charlie Hebdo a suscité une large réprobation dans le monde musulman. L’islam interdit en effet toute reproduction totale ou partielle de l’image de Dieu et du prophète Mohammed.
En Egypte par exemple, l’institution d’Al Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, a appelé les croyants à ignorer ces nouvelles caricatures. D’après elle, les auteurs du journal satirique français qui ont réalisé ces dessins, avaient intentionnellement voulu choquer les musulmans.
Plusieurs journaux nord-africains ont aussi critiqué cette réaction démesurée des français face à l’attentat de la semaine passée, qui a coûté la vie à 12 collaborateurs de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo. Le quotidien algérien Echourouk, premier journal arabophone du pays, qui dispose également d’une chaîne de télévision, a publié dans sa Une, un dessin montrant un blindé avec l’écriteau « je suis un char » à côté d’un manifestant brandissant « je suis Charlie ».