Le chef rebelle centrafricain, Abdoulaye Miskine et trois de ses compagnons, qui avaient été arrêtés au Tchad, ont été placés sous mandat de dépôt et sont incarcérés à N’Djamena, a indiqué mardi son avocat.
«Il est reproché à Abdoulaye Miskine la création et la direction d’un mouvement insurrectionnel, ainsi que des viols», a indiqué son avocat Me Mognan Kembetiade, qui affirme que son client a été entendu par un juge d’instruction lundi et mis sous mandat de dépôt.
Le leader et fondateur du groupe armé Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), Abdoulaye Miskine avait été arrêté en novembre 2019 au Tchad, à la frontière avec la Centrafrique. Le gouvernement centrafricain avait alors demandé son extradition, et l’ONU l’avait mis sous sanction.
Selon le ministre tchadien de la Justice, Djimet Arabi, «il y a eu une plainte d’une famille tchadienne, la demande d’extradition des autorités centrafricaines et la manifestation d’intérêt de la Cour pénale internationale (CPI)», à l’encontre du chef rebelle.
Son homologue centrafricain, le ministre Flavien Mbata, s’est félicité d’«un pas vers la justice, pour l’intérêt des victimes», ajoutant que «Si la CPI se dit prête, nous allons le lui confier».
Figure historique de la rébellion depuis la première guerre civile centrafricaine de 2004, année au cours de laquelle il a créé le FDPC, Abdoulaye Miskine, avait rejoint l’ex-rébellion Séléka, une coalition de groupes armés qui avait renversé le régime du président François Bozizé en 2013.
Ce « général » autoproclamé avait signé l’accord de paix de Khartoum du 6 février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés, par lequel les signataires se partageaient notamment des postes au gouvernement.