Andry Rajoelina, chef de file de l’opposition à Madagascar, a déclaré clairement ne pas reconnaître le nouveau Premier ministre, Jean Ravelonarivo, dont la nomination par le président de la République n’a pas respecté la procédure prévue par la Constitution.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, cet ancien président de la transition de 2009 à 2014, a brandit, devant ses partisans et la presse, l’article 54 de la Constitution qui accorde au parti ou au groupe de partis politiques majoritaires à l’Assemblée nationale, la prérogative de proposer ses candidats au président. Ce qui n’a pas été observé, selon lui, dans la mesure où sa coalition qui réunit en son sein quatre partis politiques, et donc majoritaire, n’a pas été sollicitée par le chef de l’Etat.
Jean Ravelonarivo, un général de brigade des forces armées aériennes, a été nommé par le président Hery Rajaonarimampianina à la tête du gouvernement mercredi 14 janvier, deux jours après la démission de Roger Kolo.
Le président a effectué ce choix parmi une dizaine de candidats proposés par le groupe de députés de la Plateforme pour la majorité présidentielle. Soulignons que cette Plateforme revendique, elle aussi, une majorité à l’Assemblée Nationale.
L’opposition persiste et signe en refusant de reconnaître Jean Ravelonarivo en tant que chef du gouvernement. Corrigeant la mauvaise lecture de la Constitution par la majorité présidentielle, Andry Rajoelina précise que «ce ne sont pas les députés qui proposent le nom du Premier ministre … c’est le parti ou le groupe de partis». Il appelle ainsi au «respect de la Constitution» pour «éviter la crise cyclique à Madagascar».
Les tractations autour de la nomination du nouveau Premier ministre se déroulent sur fond de la rencontre entre les quatre anciens présidents de Madagascar et l’actuel président en vue de mettre au point les grandes lignes d’une réconciliation nationale.