L’ancien président tchadien, Hissène Habré est retourné dimanche 7 juin en prison à Dakar après l’expiration de son autorisation de sortie de 60 jours, selon un communiqué diffusé par son épouse Fatima Raymonde Habré.
Condamné en appel à la prison à perpétuité en 2017 pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture, notamment pour des faits de violences sexuelles et viol, cet ancien homme fort de N’djamena avait été autorisé à regagner son domicile en mode de liberté sous surveillance, en raison de la pandémie de Covid-19.
Il était aussi question, à en croire le juge de l’application des peines, de faire de la place dans la prison où est incarcéré Hissène Habré, pour mettre en quarantaine les prisonniers en début de détention.
D’après son épouse, « une démarche de renouvellement » de la permission a été initiée par des avocats de la défense auprès des juges d’application des peines, mais la justice a exigé que Hissène Habré réintègre d’abord la prison et formule une nouvelle demande un mois après.
Raymonde Habré a alerté sur « des risques plus graves » pour la santé de son mari, « qu’au début de la permission », compte tenu du nombre important de cas confirmés de Covid-19 sur le territoire sénégalais (plus de 4000 cas).
Mais un défenseur des victimes de Hissène Habré, Reed Brody, a assuré que l’ex-président est incarcéré seul dans un pavillon spécial de la prison et jouit donc des conditions d’incarcération qui devraient le protéger contre le virus. Cet avocat pour l’ONG Human Rights Watch (HRW) a dit se baser sur les informations dont il dispose.
L’ex-dictateur tchadien purge sa peine à la maison d’arrêt du Cap Manuel à Dakar. Il avait été jugé par une juridiction spéciale dénommée les Chambres Africaines extraordinaires (CAE) mises en place par l’Union Africaine.