Amnesty international a dénoncé ce jeudi, l’usage de la force excessive et meurtrière par l’armée lors de l’insurrection populaire du 30 octobre dernier ayant conduit à la chute du régime du président, Blaise Compaoré.
L’ONG accuse notamment la garde présidentielle, dénommée Régiment de sécurité présidentielle (RSP), les gendarmes et les forces militaires qui ont fait usage de leurs armes à feu contre la population civile qui manifestait pacifiquement.
Dans son rapport qui est le résultat d’une enquête profonde sur le terrain, l’organisation internationale indique en effet que les forces militaires ont ouvert le feu sur les manifestants pendant que « certains d’entre eux avaient les mains en l’air et beaucoup ont reçu des balles dans le dos, alors qu’ils tentaient de fuir». Plus que cela, les militaires «n’ont donné que peu ou pas d’avertissement» avant de réprimer sévèrement les manifestants.
Un chercheur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest, Gaëtan Mootoo, s’est indigné devant cette répression militaire. « Ouvrir le feu sans sommation sur des manifestants pacifiques qui, de toute évidence, ne menaçaient personne, constitue une utilisation scandaleuse et inacceptable d’une force excessive, laquelle a fait de nombreux morts et des centaines de blessés», a-t-il déclaré.
Dans un rapport intitulé : «Qu’est-ce qu’ils avaient dans la tête pour tirer sur les gens ?», Amnesty international rappelle que 33 personnes seraient mortes lors des manifestations dans le pays entre le 30 octobre et le 2 novembre 2014. Des marches pacifiques s’étaient déclenchées après le souhait de l’ex-chef d’Etat, Blaise Compaoré de modifier l’article 37 de la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat présidentiel.