Le président gambien, Yahya Jammeh a annulé le projet de construction d’un pont sur le fleuve Gambie pour protéger son régime des complots venant de l’extérieur.
Le pont Tenda-Yelli Tenda qui devait relier son pays et le nord du Sénégal pour faciliter les échanges dans différents domaines est, selon Jammeh, une brèche qui pourrait faciliter à des ennemis armés, de nuire à la Gambie.
Il a fait cette déclaration la semaine dernière, alors qu’il recevait les représentants des forces de sécurité et de hauts fonctionnaires du pays venus lui exprimer leur soutien après le putsch militaire avorté.
La seule explication donnée pour justifier ce revirement, est d’éviter « de mettre en danger la sécurité nationale». Pour le président gambien, la menace contre son régime ne peut venir que de l’extérieur dans la mesure où à l’intérieur, il a le soutien de l’armée gambienne.
«L’armée de Gambie est fidèle à mon régime. Seul moins de 1% de la population est contre moi », a-t-il assuré, tout en faisant réfléchir, « vous imaginez ce qu’il en serait, si nous avions construit un pont à Bamba Tenda-Yelli Tenda lorsque la caserne de Farafenni a été attaquée en 1997? Les auteurs n’auraient jamais été appréhendés ».
Le Sénégal est particulièrement menaçant aux yeux de Jammeh parce que plusieurs ex-militaires et agents de sécurité gambiens y sont réfugiés.
Le chef de l’Etat gambien n’a pas raté l’occasion pour intimider ses ennemis. Il affirme vouloir « nettoyer » tous ceux qui seraient contre son pouvoir, tout en vantant la grande capacité de riposte de son armée.
Moins d’un mois après le coup d’Etat manqué le 30 décembre dernier, contre le président Jammeh, le projet de la construction du pont Bamba Tenda-Yelli Tenda qui devait être financé par la Banque africaine de développement (BAD) à hauteur de 65 millions USD, est donc mis au placard, malgré la convention signée en novembre dernier, entre les autorités gambiennes et le consortium Corsan-Covian-Arezki pour la réalisation de cet ouvrage.