Les quatre principaux partis de l’opposition au Niger se sont déclarés contre tout report des élections locales prévues fin 2020 dans le pays.
Il s’agit du Front pour la Démocratie et la République (FDR), du Front de l’Opposition Indépendante (FOI), du Front Patriotique (FP) et du Front pour la Restauration de la Démocratie et la Défense de la République (FRDDR).
« L’opposition politique nigérienne ne saurait accepter, en aucune manière, la réédition des élections de 2016. Aucun report d’un scrutin quel qu’il soit, aucune mutilation de l’électorat tendant à priver la 9ème région de son droit de vote ne sont recevable par l’opposition politique», indiquent-ils dans une déclaration conjointe rendue publique ce mardi 16 juin par les quatre formations.
Dans sa déclaration, l’opposition évoque des « manœuvres et autres manipulations orchestrées par le pouvoir à travers un code électoral non consensuel, une CENI maison, une Cour Constitutionnelle partisane, des audiences foraines fantaisistes, un semblant de biométrie sous la houlette d’un opérateur technique ami».
La décision du report des élections a été prise le 12 juin dernier, au cours d’une réunion extraordinaire du Conseil national de dialogue politique (CNDP), boycottée par les partis de l’opposition.
Les membres présents à cette réunion, avaient estimé que les élections locales ne pouvaient pas « être tenues dans les délais selon le chronogramme actuel », estimant qu’il était ainsi nécessaire de les reporter pour permettre à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de rattraper le retard accusé dans l’élaboration du fichier électoral biométrique.
De son côté, le président du CNDP, Issaka Sounna a souligné que «la CENI se rend compte qu’elle ne peut pas rendre le fichier électoral biométrique à temps pour les élections locales prévues au début du mois de novembre prochain », du fait de la pandémie de Covid-19, invoquant aussi l’insécurité et les problèmes logistiques pour justifier le report des élections.