Un accord de principe est intervenu mercredi au Parlement belge sur la formation d’une commission chargée d’examiner tous les aspects de la colonisation du Congo, du Rwanda et du Burundi.
Le président de la Chambre, Patrick Dewael (Open Vld), avait annoncé vendredi sur Twitter son intention de proposer la mise sur pied d’une commission parlementaire «vérité et réconciliation».
Cette proposition a fait consensus mercredi en Conférence de présidents, l’organe de la Chambre chargé de régler les travaux de l’assemblée.
Il s’agirait d’«une Commission spéciale», constituée uniquement dans le but de réaliser ce travail de mémoire. Concrètement, le président de la Chambre va écrire à la commission des Affaires étrangères qui devra définir le cadre de travail d’ici le 21 juillet, soit celui d’une commission spéciale, soit celui des travaux au sein même de ladite commission parlementaire.
«Avant d’ouvrir le débat politique, nous allons aussi demander à des experts une synthèse des différents travaux scientifiques afin de travailler sur une base historique solide», a expliqué Benoît Piedboeuf, le chef de groupe MR Benoît Piedboeuf.
Une proposition de résolution déposée le 10 juin par le groupe Ecolo-Groen, appelant à «assumer ce passé en évoquant les abus commis», pourrait servir de base au travail de la future commission devant intégrer des historiens et experts des pays africains concernés, selon le député Simon Moutquin (Ecolo).
Outre le Congo (l’actuelle République démocratique du Congo, ex-Zaïre), l’empire colonial belge en Afrique comprenait également le Ruanda-Urundi, territoire qui deviendra le Rwanda et le Burundi après son indépendance en 1962.
La mort de l’Afro-Américain George Floyd, étouffé fin mai sous le genou d’un policier blanc aux Etats-Unis, a ravivé en Belgique, les plaies du passé colonial.
Plusieurs statues représentant le roi Léopold II (1865 -1909) qui incarne pour beaucoup, la brutalité de l’époque coloniale, ont été vandalisées ou déboulonnées de force par des manifestants à travers le pays, répondant au vœu des partisans d’une «décolonisation de l’espace public».