L’absence d’une «solution multilatérale» au sujet de la taxation des géants du numérique, dénommée « taxe GAFA », pourrait déboucher sur une nouvelle «guerre commerciale», a prévenu ce jeudi 18 juin, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
L’organisation mondiale se dit inquiète par la décision des États-Unis de marquer une « pause » de manière unilatérale dans les négociations internationales en cours.
«En l’absence d’une solution multilatérale, davantage de pays prendront des mesures unilatérales, et ceux qui en ont déjà pris ne retarderont plus leur mise en place», a prévenu le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, soulignant que cela déclencherait « des litiges fiscaux et, inévitablement, des tensions commerciales accrues ».
Dans une déclaration écrite, il a indiqué qu’une « guerre commerciale, en particulier en ce moment où l’économie mondiale traverse une crise historique, porterait plus encore préjudice à l’économie, à l’emploi et à la confiance ».
De ce fait, M. Gurria propose une solution multilatérale fondée sur les travaux des 137 membres du Cadre inclusif à l’OCDE, qui, selon lui, est « clairement la meilleure voie à suivre ».
Mandatée en 2018 par le G20 pour parvenir à une solution fondée sur un consensus d’ici à la fin de 2020, l’OCDE a réuni 137 pays sur un pied d’égalité pour poursuivre les négociations et a élaboré une approche fondée sur deux piliers, qui sera discutée dans les prochaines semaines en vue d’une réunion du Cadre Inclusif en octobre 2020.
Malgré le break décrété par les Etats-Unis, la fronde internationale s’organise contre l’injustice fiscale qui permet à Google, Apple, Facebook, Amazon (GAFA) et autres géants du web de ne pas payer d’impôt dans les pays où ils font recette.
Une quarantaine de pays, veulent suivre l’exemple de l’Autriche, qui a décidé en 2018 de prélever 5% sur le revenu national de ces sociétés. En Afrique, la Tunisie, le Nigeria, le Kenya et le Zimbabwe ont déjà adopté la taxe GAFA.