Les militants du Hirak, mouvement de contestation populaire contre le régime aux commandes de l’Algérie, ont mis fin ce vendredi 19 juin, à leur trêve pour reprendre leurs manifestations dans plusieurs villes du pays, rapportent plusieurs sources dont des vidéos sur les réseaux sociaux.
Avec la levée partielle du confinement sanitaire, les militants du Hirak et des milliers de citoyens ont sillonné 19 juin, pour le second vendredi, les rues de nombreuses villes du pays, particulièrement dans les villes de Bejaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Constantine, Alger, Mostaganem…
Ces sorties en masse ont été marquées dans certaines cités de la Kabylie notamment à Bejaïa, par des confrontations avec les forces de l’ordre qui ont fait usage, selon les mêmes sources, de bombes lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser les manifestants, pour disperser les manifestants, dont certains ont été blessés et des dizaines d’autres interpellés.
Les manifestants lançaient des slogans appelant à la libération de dizaines de détenus d’opinion, dont des journalistes, blogueurs, meneurs du Hirak arrêtés durant la période de confinement, dans une vaine tentative du pouvoir de dissuader les manifestants de reprendre leur contestation.
Les manifestants scandaient également des slogans hostiles à l’armée et au président plébiscité, Abdelmajid Tebboune tels : «Tebboune Mzaouar, Jabouh El Askar» (Un Tebboune falsifié, l’armée l’a placé au pailais», «El Djazair Teddi El istqlal, les généraux à la poubelle» (L’Algérie prend son indépendance, les généraux à la poubelle), ou encore «Dawla madaniya, machi askariya» (Un Etat civil et non militaire).
La reprise du Hirak qui a éclaté le 22 février dernier pour réclamer un changement de régime, serait le signe annonciateur d’un imminent embrasement de la situation dans le pays surtout avec l’assèchement des caisses de l’Etat qui ont longtemps servi au pouvoir d’acheter la paix sociale.
Un avis que partage le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LAADH), Saïd Salhi qui a mis en garde sur sa page Facebook, contre «les risques d’embrasement suite à la campagne de répression qui s’est abattue sur le hirak pacifique et ses activistes depuis le début du confinement».