La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a dépêché, la semaine dernière, une mission de médiation au Mali pour tenter de trouver des solutions à la crise politique qui secoue le pays depuis les élections locales contestées de mars dernier, et à la revendication par l’opposition d’une démission du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) pour «mauvaise gouvernance».
Dans un communiqué publié vendredi 19 juin, la mission a appelé, après des concertations avec les différentes parties (gouvernement, opposition et société civile), à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et à la reprise des élections législatives dans certaines circonscriptions.
Mais l’opposition, ou la plateforme « Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) » conduite par l’influent imam Mahmoud Dicko, ne l’entend pas de cette oreille.
Elle a rejeté les propositions de la médiation de la CEDEAO qui n’a pris « aucunement compte de la source de tous les maux et de toutes les crises du Mali, à savoir la mauvaise gouvernance, la corruption et la violation des principes républicains et démocratiques dont le Président Ibrahim Boubacar Keïta est le seul et unique responsable ».
Le M5-RFP a publié un communiqué samedi dans lequel il dénonce la « totale illégalité » d’éventuelles élections partielles dans le pays, soutenant que « dans les circonstances actuelles, aucun gouvernement, même ‘d’union nationale’ dont le M5-RFP n’est ni demandeur ni preneur, ne saurait résoudre les problèmes du Mali ».
Enfin, la plateforme a affiché sa « détermination à mettre en œuvre tous les moyens légaux et légitimes » pour obtenir la démission du chef de l’Etat, la seule solution viable « aujourd’hui pour sauver le Mali ».
Vendredi 19 juin, une deuxième manifestation d’envergure a eu lieu, en un mois, pour exiger le départ du président IBK.