Le ministre zimbabwéen de la Santé, Obadiah Moyo a été inculpé samedi, de corruption, dans une affaire de fourniture de matériel destiné à la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Moyo est poursuivi pour l’octroi irrégulier d’un contrat de plusieurs millions de dollars portant sur la fourniture de tests de dépistage et de kits de protection contre la Covid-19 par une société basée à Dubaï, Drax Consult SAGL, qui ne remplit pas les critères minimums fixés par le gouvernement de Harare pour la passation de marchés.
L’affaire a été mise en lumière par la commission anti-corruption qui a mené une enquête. Au niveau de la justice, le juge Munamato Mutevedzi a estimé que « les actions de l’accusé ont mis en évidence un favoritisme au profit de Drax ». Le ministre est aussi accusé de malversations.
Cependant, Obadiah Moyo, arrêté vendredi, a été libéré sous caution. Il est tenu de se présenter devant le tribunal le 31 juillet prochain. Plus que le dossier lié à la Covid-19, ce ministre en charge de la Santé fait face à deux autres chefs d’inculpation pour des dossiers en lien avec la fourniture d’équipements médicaux aux hôpitaux publics qui remontent à l’année passée.
Selon la presse locale, le gouvernement a ordonné, la semaine dernière, l’annulation de tous les contrats conclus avec l’entreprise Drax.
Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le principal parti d’opposition, qui accuse le gouvernement de corruption d’avoir chargé Drax qui n’a que deux mois d’existence de lui fournir du matériel dans la lutte contre la pandémie, a indiqué sur son compte Twitter que « la question est d’une grande importance pour l’intérêt national car la corruption est en train de nous tuer ». «Nous demandons un procès/une enquête télévisée approfondie », a ajouté la formation politique.