Le Soudan a mis en garde dimanche contre une escalade dans la dispute sur la construction par l’Ethiopie d’un méga barrage sur le Nil bleu, devenu une source de vives tensions entre les trois pas riverains.
L’Egypte appelle le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir, évoquant l’attitude «non positive» de l’Ethiopie et son «insistance à vouloir remplir le barrage de manière unilatérale».
«Nous ne voulons pas d’escalade. Les négociations sont la seule solution», a déclaré à la presse à Khartoum, le ministre soudanais de l’Irrigation, Yasser Abbas.
L’Ethiopie veut commencer le remplissage du réservoir de son Grand barrage de la Renaissance (Gerd) en juillet alors que des tensions persistent à ce sujet avec le Soudan et l’Egypte après l’échec des négociations.
Pour le ministre soudanais de l’Irrigation, il est important d’obtenir un accord avant le début des opérations de remplissage, ajoutant que « le Soudan a le droit de le demander».
Samedi, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a assuré que son pays restait favorable à une solution politique, soulignant que «lorsque nous avons eu recours au Conseil de sécurité… cela découlait de notre volonté d’emprunter la voie diplomatique et politique jusqu’à la fin».
Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) que l’Ethiopie construit sur le Nil Bleu –qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil– est une source de fortes tensions entre Addis-Abeba et Le Caire depuis 2011.
Après neuf années de blocage, les négociations sont parrainées depuis novembre 2019, par les Etats-Unis et la Banque mondiale en vu d’aider les trois pays de parvenir à un accord.
Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source d’approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d’Afrique de l’Est.