Les États-Unis ont accusé jeudi la Tanzanie d’entraver les libertés démocratiques à quatre mois des élections, après l’arrestation cette semaine, de militants de l’opposition et la fermeture d’un journal.
Dans un communiqué, l’ambassade des États-Unis a exprimé son «inquiétude face aux actions récentes du gouvernement tanzanien susceptibles de porter atteinte aux normes démocratiques».
«Ces actions font suite à un nombre déconcertant d’intimidations envers des membres de l’opposition, de la société civile et des médias», souligne la mission diplomatique.
La police a arrêté mardi, Zitto Kabwe, le leader de l’Alliance pour le changement et la transparence (ACT-Wazalendo), ainsi que huit autres membres de ce parti d’opposition lors d’une réunion interne, les accusant de participer à «un rassemblement illégal». Ils ont été libérés sous caution le jour suivant.
Mardi également, le gouvernement avait retiré la licence du journal d’opposition Tanzania Daima. Le Conseil des médias tanzanien a critiqué cette décision, estimant qu’en cette période pré-électorale «les citoyens ont besoin d’une extension plutôt que d’une restriction des tribunes d’expression».
Le 9 juin, le chef du principal parti d’opposition, Freeman Mbowe, qui a annoncé sa candidature à la présidentielle, avait été hospitalisé après une agression, dénoncée par son parti comme «politiquement motivée».
Le président tanzanien, John Magufuli, a dissout récemment le Parlement pour permettre la tenue des élections générales d’octobre, et promis que le scrutin serait «libre et équitable» dans un pays. Mais l’opposition craint que ces élections dont la date exacte n’a pas encore été fixée, ne se tiennent dans un climat de violence et d’intimidation.
Le Chadema et d’autres partis d’opposition, dont l’Alliance pour le changement et la transparence (ACT-Wazalendo), ont demandé à ce que les élections soient supervisées par un organisme indépendant pour en garantir la transparence.
Depuis sa prise de fonction en fin 2015, le président Magufuli, fait l’objet de critiques pour son style de gouvernance autoritaire, marqué notamment par des disparitions et des agressions contre les détracteurs du gouvernement et du chef de l’État.