L’eurodéputé Nicolas Bay a interpellé mercredi, l’Unions Européenne (UE) sur la poursuite des détournements par le Polisario et l’Algérie, de son aide humanitaire destinée aux populations sahraouies des camps de Tindouf.
« Pourquoi Bruxelles refuse-t-elle d’enquêter sur ces actes malgré les preuves qui s’accumulent ? Pourquoi l’UE continue-t-elle d’envoyer près de 10 millions d’euros par an de matériel à un camp dont elle ne connaît même pas le nombre réel de réfugiés ?, s’est interrogé l’eurodéputé français dans un communiqué, estimant qu’il est temps de demander des comptes à Bruxelles et à l’Algérie, sur la dilapidation de l’argent du contribuable européen.
Pour preuves, Nicolas Bay cite le rapport accablant de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) qui a dévoilé en 2015, «un système de détournement massif d’aide humanitaire orchestré par le front Polisario avec la complicité de l’Algérie».
Il évoque également le refus du Polisario et de l’Algérie de tout recensement des habitants des camps de Tindouf, par crainte de la découverte des détournements massifs des aides humanitaires européennes et internationales, dont les produits sont revendus au marché noir en Mauritanie, en Algérie et dans d’autres pays voisins.
L’eurodéputé rappelle à ce titre, qu’une audition au Parlement européen en juillet 2015, avait dénoncé la taxe de 5 % qu’imposent les autorités algériennes à l’aide européenne à son débarquement au port d’Oran. Nicolas Bay a enfin, appelé Bruxelles à réagir pour mettre fin à ce trafic à grande échelle comme l’avait promis la Commission européenne.
«La confusion délibérée sur le nombre de réfugiés dans les camps de Tindouf est la clé de voûte du détournement de l’aide alimentaire et des biens de consommation courante», écrit mardi, preuves à l’appui, le site d’information indépendant «Eutoday.net».
EUtoday assure détenir de nouvelles preuves sur la poursuite du détournement de l’aide humanitaire, sur la base d’investigations et de témoignages accablants qu’il a recueillis sur le terrain.
Malgré l’aide consistante de 10 millions d’euros débloquée récemment par l’UE au profit des populations des camps de Tindouf, les dirigeants du Polisario et de l’Algérie ont continué à solliciter de nouvelles aides auprès des bailleurs de fonds et des organisations humanitaires, pour renflouer leurs comptes bancaires au détriment des populations des camps de Tindouf.
Parmi ses témoins, EUtoday.net cite Mohamed Chérif Laaroussi Ahmed Salem, ancien cadre du Polisario qui explique que les Sahraouis de Tindouf servent de monnaie de change au Polisario et à ses parrains algériens, pour quémander l’aide humanitaire internationale, dont les produits sont ensuite revendus au marché noir.
Assurant avoir été témoin de la vente des produits de l’aide alimentaire européenne sur le marché mauritanien, Ahmed Salem précise que les gains récoltés de ce trafic servent à bâtir des fortunes personnelles et à entretenir le bric-à-brac militaire du Polisario qui comprend des chars, des missiles et des véhicules de combat offerts par l’armée algérienne.