La France plaide pour un «procès équitable» au profit de l’ex-patron de l’audiovisuel public camerounais, Amadou Vamoulké, accusé de détournement de fonds publics et détenu depuis près de quatre ans.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré mercredi devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, qu’il a «à plusieurs reprises fait prévaloir qu’il fallait que l’indépendance de la justice soit respectée mais que le droit soit (aussi) respecté et que M. Vamoulké a le droit à un procès équitable».
«Nous sommes vigilants pour que M. Vamoulké puisse avoir un procès équitable et très attentifs à la manière dont tout cela va se dérouler», a-t-il ajouté.
Amadou Vamoulké avait été nommé à la tête de la Cameroon radio-television (CRTV) en 2005 avant d’être arrêté en juillet 2016, alors qu’il occupait encore ce poste. L’armée l’accuse d’avoir agi comme «logisticien de divers groupes terroristes» dans l’ouest anglophone, déchiré par un conflit séparatiste.
Jean-Yves Le Drian s’est aussi dit «choqué du décès en détention» d’un autre journaliste camerounais anglophone, Samuel Wazizi qui était accusé «d’intelligence avec les terroristes», et a assuré avoir demandé aux autorités camerounaises, une «enquête indépendante».
Depuis près de trois ans, les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun sont ébranlées par de violents affrontements entre l’armée et des groupes séparatistes.
Les combats, mais aussi les exactions et meurtres commis contre des civils par les deux camps, ont fait plus de 3.000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.
Le Cameroun occupe la 134e position sur les 180 pays retenus dans le classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par Reporters Sans Frontières.