Le gouvernement camerounais a déclaré lundi que l’information sur l’ouverture de négociations entre Yaoundé et des leaders séparatistes anglophones en vue d’un cessez-le-feu dans les deux régions anglophones en proie à un violent conflit, «n’est pas conforme à la réalité».
«L’information diffusée sur les réseaux sociaux sur la tenue le 2 juillet de négociations entre une délégation gouvernementale et des sécessionnistes (…) n’est pas conforme à la réalité», a indiqué le porte-parole du gouvernement du Cameroun, René Emmanuel Sadi, dans un communiqué publié lundi soir.
Yaoundé «réaffirme» toutefois «sa disponibilité à rechercher des solutions pacifiques » dans les deux régions anglophones et se dit «ouvert aux différents contacts, initiatives et propositions allant dans ce sens».
Vendredi, l’un des principaux chefs séparatistes, Julius Ayuk Tabe a affirmé avoir rencontré jeudi en compagnie de huit autres leaders séparatistes, détenus comme lui à la prison centrale de Yaoundé, des représentants du gouvernement camerounais pour discuter d’un cessez-le-feu dans l’ouest camerounais.
Tabe et ses compagnons sont membres du «gouvernement intérimaire de l’Ambazonie», l’Etat indépendant que les séparatistes anglophones veulent créer.
Dans les deux régions où vit l’essentiel de la minorité anglophone du Cameroun, l’armée et des groupes séparatistes s’affrontent quasi quotidiennement depuis trois ans.
La violence a éclaté dans les zones anglophones en 2017 suite à la répression gouvernementale des manifestations pacifiques d’avocats et d’enseignants anglophones qui se plaignaient d’être marginalisés par la majorité francophone.
Depuis le déclenchement de cette crise, aucune rencontre entre le pouvoir et des séparatistes influents n’a jamais officiellement eu lieu en dépit de nombreuses pressions internationales. Ce conflit a fait plus de 3.000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile.