Les hôpitaux publics en Algérie souffrent actuellement d’un manque accru des équipements appropriés pour soigner en réanimation, les patients sévèrement atteints par le covid-19.
Loin des assurances télévisuelles des autorités algériennes pour faire croire au monde entier que la pandémie du COVID-19 est sous contrôle dans le pays, de nombreux Algériens sont montés au créneau pour dénoncer dans des vidéos sur les réseaux sociaux, l’état catastrophique dans les hôpitaux publics et surtout la pénurie des bouteilles d’oxygène médical dans les salles de réanimation.
Les médecins crient leur impuissance et désertent souvent les hôpitaux par peur d’être pris pour cibles par les patients et leurs proches, comme le montrent une vidéo tournée à l’hôpital de Mechria dans la wilaya de Naama.
Une horrible tragédie qui a poussé le sociologue et universitaire algérien, Charaf Eddine Choukri à poster chaque jour des vidéos pour dénoncer les conditions dans les services d’hospitalisation des malades du Covid-19, tout en déclinant l’identité des personnes décédées qui à leur admission, ne présentaient pas de syndromes très sévères.
“Sans eau, sans climatisation ni ventilation, les malades trainent en boxer et dorment à même le sol avant qu’ils succombent sur leurs matelas brulants, seuls sans assistance », raconte cet universitaire, affirmant que l’hôpital est devenu un «ghetto où on tue involontairement les malades couronnés (…) et où la soif et la négligence sont les causes des décès et non pas le Covid19, pas à 100%”.
Désemparés face à l’ampleur de la catastrophe sanitaire, les médecins souvent taquinés par des patients et leurs proches désorientés et désespérés, ne cessent de sonner l’alerte et dénoncent régulièrement la pénurie des tests PCR dans toutes les régions du pays et les retards de livraison des résultats des tests de dépistage.
Dans plusieurs villes et wilayas du pays des patients sont contraints d’attendre 10 à 20 jours avant de recevoir les résultats de leurs tests de dépistage, un triste record mondial.
Des anomalies qui témoignent de la situation catastrophique qui prévaut dans des hôpitaux publics depuis le début de l’épidémie du COVID-19 en Algérie, pourtant riche en gaz et en pétrole.