Des centaines de médecins du secteur public en République démocratique du Congo (RDC) ont manifesté dans plusieurs villes du pays, ce mercredi 8 juillet, pour réclamer le paiement de leur «prime de risque» pour les deux premiers trimestres de l’année, en pleine pandémie de Covid-19.
Lors d’un rassemblement devant le siège de la primature à Kinshasa, la capitale, le coordonnateur des grévistes, Miguel Milambo, a déclaré qu’ils comptent « faire le siège de ce site jusqu’à l’obtention d’une note claire instruisant le ministre du Budget de payer les primes». Mais ils n’ont pas été reçus par le Premier ministre, Sylvestre Ilunga.
Les marches ont eu lieu également dans d’autres régions à l’intérieur du pays, certaines ayant été violemment dispersées par la police. Dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, un médecin a été grièvement blessé au pied.
Les médecins dénoncent le retard du payement de la prime de risque (environ 500 dollars) qui serait le fruit des travaux récemment tenus à Kinshasa sur instruction du président Félix Tshisekedi. Environ 8000 blouses blanches seraient concernées à travers le pays.
Ces professionnels de santé sont montés au créneau non seulement en raison des conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent, mais aussi parce qu’ils estiment être à la première ligne de front dans la bataille contre la pandémie de Covid-19.
La marche des médecins intervient alors le ministère de la Santé est accusé de détournement de fonds alloués à la lutte contre l’épidémie de Covid-19.
Dans un Mémorandum de trois pages adressé au Premier ministre Sylvestre Ilunga, qui a fuité sur les réseaux sociaux, le vice-ministre de la Santé, Albert M’Peti Biyombo, indique qu’« au ministère de la Santé, il existe de solides réseaux mafieux créés à dessein pour détourner ces fonds». Il affirme que «ces réseaux mafieux exigent des rétro-commissions jusqu’à hauteur de 35% auprès des structures bénéficiaires de ces fonds».