Le Soudan a décidé d’autoriser la consommation d’alcool aux non-musulmans, interdite depuis 1983 dans le pays, où la législation demeure très conservatrice plus d’un an après la chute de l’ex-président Omar el-Béchir.
Samedi soir, le ministre de la Justice, Nasreddine Abdelbari a annoncé la suppression de l’article 126 du code pénal traitant de l’apostasie, qui rendait notamment la consommation d’alcool passible de la peine de mort.
Un «amendement autorise les non-musulmans à consommer de l’alcool hors de l’espace public, tant qu’ils ne causent pas de dérangement», a-t-il déclaré, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision publique.
La consommation d’alcool reste néanmoins interdite aux Soudanais de confession musulmane. L’interdiction de l’alcool avait été introduite dans le pays en 1983 par l’ancien président, Gaafar Nimeiri.
Les autorités de Khartoum viennent aussi d’abolir la charia. Désormais au Soudan, plus personne ne sera condamné à mort pour avoir renoncé à la religion musulmane comme cela avait été le cas auparavant.
Arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d’Etat soutenu par les islamistes, Omar el-Béchir a encouragé une stricte pratique de l’islam dans le pays. Le Conseil souverain a aussi approuvé une loi criminalisant l’excision, estimant qu’elle «porte atteinte à la dignité de la femme», a annoncé le ministère soudanais de la Justice.
Pour l’Unicef, l’élimination des mutilations génitales est une étape essentielle en vue de promouvoir l’égalité des droits hommes-femmes dans le pays. D’après cette organisation internationale, 38% de jeunes filles au Soudan, sont encore mariées de force avant l’âge de 18 ans.