Le Fonds monétaire international (FMI) estime que la refonte de la fiscalité internationale, sous l’égide de l’OCDE, est fondamentale pour redresser l’économie mondiale post-Covid, soulignant que la taxation des géants du numérique, devient désormais «un impératif pour rééquilibrer l’économie mondiale».
«Il y a une perception selon laquelle des entreprises extrêmement profitables et qui rayonnent à l’échelle mondiale, ne paient pas leur juste part en matière de fiscalité», a indiqué Vitor Gaspar, directeur du département des finances publiques du FMI.
Il relève que «le système de fiscalité internationale qui avait été négocié dans le cadre de la Société des Nations il y a environ 100 ans, n’est plus adapté à son objectif».
Selon le FMI, pour faire face à la crise du nouveau coronavirus, les gouvernements ont déjà dépensé plus de 11.000 milliards de dollars en aides aux ménages et aux entreprises dans le besoin.
Il faut maintenant régler «les problèmes de long terme associés à l’évasion fiscale», suggère l’institution monétaire, relevant que la lutte contre l’évasion fiscale, dont la taxation des géants du numérique, devient désormais «un impératif pour rééquilibrer l’économie mondiale».
Suite à l’instauration par la France de la taxe sur les activités des géants du numérique (Google, Apple, Facebook, Amazon), l’administration américaine de Donald Trump a annoncé une taxe supplémentaire de 25% sur l’industrie française du luxe, notamment les cosmétiques et les sacs à main.
«Il est très important d’éviter les guerres commerciales et les guerres sur les fiscalités», a déclaré Vitor Gaspar, soulignant qu’«un accord serait très important pour l’économie mondiale». Réduire à minima l’évasion fiscale était un outil prioritaire à l’avenir, à disposition des Etats pour réduire leur dette publique, a-t-il ajouté.
Selon le FMI, la dette publique mondiale dépasse désormais les 100% du PIB mondial et atteint même 141% du PIB dans la première économie mondiale, les Etats-Unis d’Amérique.