Les leaders de la contestation qui secoue le Mali ont été libéré lundi, au moment où les représentants de l’Union africaine, de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’ONU et de l’UE appellent tout le monde à la retenue devant les troubles à Bamako.
«Mes trois clients Choguel Maïga, Kaou Djim et l’imam (Oumarou) Diarra viennent d’être libérés. D’autres ont été libérés hier soir déjà, de manière désordonnée », a dit à la presse un de leurs avocats, Me Alifa Habib Koné.
Un autre avocat, Abdrahamane Ben Mamata Touré, ainsi que Boulan Barro, un responsable du mouvement dit du 5-Juin qui porte la contestation, ont également fait état de leur libération.
En tout, une vingtaine d’opposants et de leaders de ce mouvement avaient été arrêtés depuis vendredi, avait indiqué dimanche Me Koné.
Ces libérations interviennent au moment où les représentants de l’Union africaine, de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’ONU et de l’UE au Mali ont exprimé leur préoccupation et appelé tout le monde à la retenue devant les troubles à Bamako.Ils ont aussi réclamé la libération par le pouvoir des chefs de file de la contestation arrêtés.
Dans un communiqué commun publié dans la nuit de dimanche à lundi, ils se disent «très préoccupés» et «condamnent avec vigueur toute forme de violence comme moyen de règlement de crise». «Ils condamnent» aussi le recours à la force létale par les forces de sécurité, «et invitent toutes les parties prenantes à la retenue et leur demandent de toujours privilégier le dialogue».Ils notent que l’arrestation de chefs de file de la contestation fait obstacle à ce dialogue pourtant demandé par le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Une coalition hétéroclite de leaders religieux, de personnalités du monde politique et de la société civile s’est agglomérée autour de l’imam Dicko pour porter la protestation.Ce mouvement dit du 5-Juin canalise une multitude de mécontentements dans l’un des pays les plus pauvres du monde.
Vendredi, le mouvement est entré selon ses mots en «désobéissance civile», frustré par les réponses successives du président à des exigences radicales: dissolution du Parlement, démission des juges de la Cour constitutionnelle, formation d’un gouvernement dont il nommerait le Premier ministre et, au bout du compte, départ du président Ibrahim Boubacar Keita.