La Commission d’enquête de l’ONU a appelé la communauté internationale à poursuivre la pression qu’elle exerce sur le gouvernement burundais, ce mardi, lors de la présentation à Genève de son rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.
Selon cette commission, la mort du Président Pierre Nkurunziza, en juin dernier, et l’investiture d’un nouveau chef d’Etat ne garantit en rien un changement de cap par rapport au respect des droits de l’homme.
« Il faut plus qu’un nouveau Président pour briser le cycle de la violence au Burundi », ont averti les enquêteurs onusiens.
La communauté internationale ne devrait pas « tourner la page » au Burundi, car une « élection et une transition politique » ne suffisent pas pour conduire « automatiquement à l’amélioration de la situation des droits de l’homme à l’avenir », ont-ils insisté.
La commission a relevé aussi que, bien qu’aucune violence massive n’ait été documentée depuis un certain temps, « le dernier processus électoral a été caractérisé par l’intolérance politique et de multiples violations des droits de l’homme, avant et pendant la campagne électorale officielle, le jour du scrutin et après l’annonce des résultats officiels des élections ».
Elle exhorte ainsi la communauté internationale à encourager la prise des mesures qui remédient aux causes profondes des violations.
Toutefois, les enquêteurs ne se montrent pas indifférents à la volonté d’ouverture du nouveau pouvoir. Lors de son discours d’investiture du 18 juin, le nouveau Président, Evariste Ndayishimiye, a souligné « la nécessité d’améliorer la situation des droits de l’homme et la lutte contre l’impunité dans le pays, ainsi que l’importance d’œuvrer à la réconciliation politique et au retour de tous les réfugiés burundais ».
Dans ce cadre, la Commission a invité Ndayishimiye à démontrer « sa volonté de changement » en coopérant pleinement avec les mécanismes internationaux des droits de l’homme, et à rouvrir le Bureau du Haut-commissaire aux droits de l’homme au Burundi, fermé par Nkurunziza.