Un enseignant universitaire japonais a décortiqué et déconstruit la prétention du Front Polisario au statut de «représentant unique et légitime» des populations sahraouies, alors qu’il n’est même reconnu par l’ONU comme un «mouvement de libération».
Le professeur de droit comparatif international à l’Université de Sapporo au Japon, Shoji Matsumoto a affirmé dans le cadre de l’émission citoyenne “Sahara Debate”, que le Polisario et sa pseudo-république sahraouie (RASD) ne jouissent «d’aucune légitimité légale, populaire ou encore moins démocratique pour aspirer à représenter la population du Sahara marocain».
Revenant sur la genèse historique du différend régional autour du Sahara marocain, Matsumoto rappelle que lorsque le Maroc revendiquait officiellement son Sahara aux Nations Unies en 1957 un an après son indépendance, le Polisario n’existait nul part et n’a vu le jour à l’instigation de l’Algérie et de la Libye que peu avant le retrait de l’Espagne en 1975 du Sahara marocain.
Crée ainsi de toutes pièces par les régimes algérien et libyen, le Polisario n’a jamais été reconnu en tant que “mouvement de libération” par l’ONU qui ne lui accorde que la qualité de «pétitionnaire” dans le cadre de certains travaux du Comité des Vingt-Quatre et de la 4ème Commission de l’Assemblée générale de l’ONU.
S’agissant de la prétendue «RASD» autoproclamée par le Polisario en 1976, le Professeur japonais a souligné que même si cette entité ait été mystérieusement admise dans les années 80 au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) «en outrepassant et violant les procédures d’admission», elle «ne jouit d’aucune légitimité légale, ni populaire et encore moins d’une légitimité démocratique pour prétendre représenter la population du Sahara marocain» et «n’exerce aucune autorité ou le contrôle d’un quelconque territoire», puisqu’elle a élu domicile sur le sol algérien.
De plus, la pseudo-«RASD» n’est membre d’aucune organisation internationale ou régionale, à l’exception de l’Union Africaine (UA), a-t-il ajouté, rappelant qu’à peine une trentaine de pays notamment africains et latino-américains la soutiennent pour des raisons purement idéologiques.
D’ailleurs même la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a retiré au Polisario lors de sa plainte contre le renouvellement de l’Accord de pêche Maroc-UE, toute qualité juridique d’agir ou de parler au nom des populations sahraouies, relève l’expert japonais avant d’appeler la communauté internationale à accorder une attention particulière à l’Initiative d’autonomie marocaine soumise en 2007 à l’ONU.