Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne devraient enregistrer la plus forte baisse d’environ 23,1% en 2020, en raison de l’impact de la Covid-19 sur les migrants, révèlent des statistiques du Centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM), contenues dans un rapport.
Selon un rapport du Think tank indépendant de promotion des politiques de développement inclusif et durable en Europe et en Afrique, les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne étaient de l’ordre de 46 milliards de dollars en 2019 et devraient atteindre 65 milliards $ en 2021, d’après les estimations de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Mais à cause de la pandémie du coronavirus, le continent ne recevra que 35,4 milliards $, pour le compte de l’année 2020, d’après l’ECDPM, soit un recul de 10,6 milliards $ par rapport à 2019.
Dans un contexte marqué par une récession annoncée des économies d’Afrique subsaharienne, le Centre européen estime que «la réduction des flux de transferts de fonds devrait accentuer les effets de la pandémie dans la région, avec toutefois des implications variées en fonction des pays».
La même source souligne que pour les principaux pays recevant des envois de fonds tels que le Nigeria, le Ghana et le Kenya, la réduction de ces flux aura des répercussions sur le bien-être des ménages à faible revenu qui dépendent de ces entrées pour la consommation et l’investissement dans les petites entreprises.
Dans les pays à forte proportion de transferts de fonds par rapport au PIB, comme le Liberia et la Gambie, où ces transferts représentaient respectivement environ 31% et 22% de leur PIB en 2019, il faudra s’attendre à une forte contraction de leur économie, ajoute l’ECDPM.
De même, des impacts plus graves guettent des pays sans base de diaspora diversifiée, comme le Sénégal. Car argumente l’ECDPM, les économies des pays européens où résident la plupart de ces travailleurs migrants sont affectées négativement par la pandémie.
Par ailleurs, le Think tank relève que dans les sociétés fragiles et touchées par les conflits, comme la Somalie, cette situation pose des difficultés supplémentaires à plus de 40% des ménages qui dépendent des transferts de fonds de la diaspora.