Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu lundi à Conakry, lors d’une reprise de la mobilisation pour empêcher le président sortant, Alpha Condé de briguer un éventuel troisième mandat, après un arrêt de trois mois à cause de la pandémie de Covid-19.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), avait régulièrement appelé à manifester depuis octobre dernier, pour faire barrage à une nouvelle candidature du président Condé à la présidentielle prévue en octobre 2020.
Avec l’apparition de la Covid-19, le FNDC, un collectif de partis, syndicats et représentants de la société civile, avait suspendu les manifestations. Cette trêve a été levée lundi, bien que les rassemblements restent interdits en raison de l’état d’urgence sanitaire, comme l’a rappelé dimanche soir à la télévision, le ministre guinéen de l’Administration territoriale, Bouréma Condé.
A Wanidara, autre fief de l’opposition dans la banlieue de Conakry, des manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser avec des grenades lacrymogènes.
Un jeune homme de 22 ans, Amadou Barry, a été blessé par balle au visage alors qu’il se rendait à une manifestation dans le quartier de Hamdallaye, fief de l’opposition dans la banlieue de la capitale, Conakry, ont indiqué l’un de ses proches et une source médicale.
L’appel du FNDC «n’est quasiment pas suivi», a assuré dans un communiqué le ministère de la Sécurité, faisant état d’«actes d’incivisme» avec «des tentatives de barricades, le déversement d’huile de vidange sur la chaussée (et) des jets de pierres», à Conakry et en province.