Un journaliste et le leader d’un parti d’opposition zimbabwéens, arrêtés cette semaine, ont comparu mercredi devant un tribunal d’Harare où ils ont été formellement inculpés d’incitation à la violence.
Le journaliste Hopewell Chin’ono a révélé récemment des scandales de corruption dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19 au Zimbabwe, scandales qui ont débouché sur le limogeage début juillet du ministre de la Santé Obadiah Moyo.
Quant à Jacob Ngarivhume, à la tête du petit parti Transformer le Zimbabwe, il avait appelé à des manifestations le 31 juillet pour protester contre la corruption au sein de l’Etat et contre la détérioration de la situation économique dans le pays.
Les deux hommes, interpellés à leur domicile lundi à Harare, ont été formellement inculpés mercredi. L’audience consacrée à la demande de libération conditionnelle des deux hommes doit reprendre ce jeudi.
Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa a décrété mardi un couvre-feu et réinstauré des mesures strictes de confinement pour tenter d’endiguer la propagation du nouveau coronavirus, après une brusque récente hausse des cas.
Le nombre de contaminations recensées dans ce pays d’Afrique australe, a augmenté de près d’un tiers au cours de la semaine écoulée, pour atteindre 1.713 cas. Le nombre de décès est lui passé de 18 à 26.
«Nous devons cesser d’être complaisants et cela requiert des mesures urgentes et décisives», a déclaré le président Mnangagwa dans une adresse à la Nation: «Ces mesures urgentes et nécessaires vont entraîner une limitation des libertés dont nous avons toujours joui et auxquelles nous sommes habitués».
Plus de 105.000 personnes ont été arrêtées au Zimbabwe depuis le mois de mars pour avoir enfreint les règlements visant à freiner la propagation du coronavirus, a annoncé la police.
Environ 1.000 personnes ont été arrêtées au cours des deux derniers jours pour «mouvements inutiles» ou pour ne pas avoir porté de masque, ajoutent les services de police.