L’opposition ivoirienne a demandé jeudi que le gouvernement reprenne la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), dont elle conteste l’impartialité, avant l’élection présidentielle d’octobre, à la suite d’un arrêt de la Cour africaine de justice qu’elle avait saisie.
Un communiqué commun les principaux mouvements d’opposition, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front populaire ivoirien (FPI), ainsi que d’autres mouvements, publié jeudi, indique que «l’opposition ivoirienne exige que le gouvernement (…) reprenne la réforme de la CEI, telle que préconisée par l’arrêt rendu le 15 juillet 2020 par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples».
L’opposition demande « la réouverture du dialogue politique, en vue de la mise en place d’une nouvelle Commission électorale, répondant aux normes internationales », selon un communiqué. Elle exige en particulier «la dissolution de toutes les commissions (électorales) locales», que la Cour africaine a jugées déséquilibrées en faveur du parti au pouvoir.
L’opposition demande par ailleurs «l’audit de la liste électorale», dont la révision vient de se terminer, «par une instance paritaire».
La Cour africaine des droits de l’Homme (CADH), saisie par l’opposition ivoirienne, a jugé il y a une semaine que les commissions électorales locales en Côte d’Ivoire (qui dépendent de la CEI nationale) étaient déséquilibrées en faveur du parti au pouvoir, qui en préside une large majorité. Le gouvernement ivoirien estime lui que la CADH a jugé que la CEI était équilibrée et indépendante. L’opposition s’est aussi prononcée sur la probable candidature du président Alassane Ouattara à la présidentielle pour un troisième mandat, après la mort inattendue du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qui était le candidat désigné du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir).
«L’opposition ivoirienne dans sa grande majorité » juge qu’un éventuel troisième mandat du président Alassane Ouattara, violerait la Constitution, selon le communiqué. Le climat politique est tendu en Côte d’Ivoire avant la présidentielle qui doit se tenir en octobre, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.