Les jeunes du mouvement qui mène la contestation contre le pouvoir au Mali ont réitéré dimanche à Bamako leur appel à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta et à la reprise des manifestations après le 3 août, alors qu’un sommet régional a lieu ce lundi sur la crise politique dans ce pays.
«Nous avons décidé du maintien du mot d’ordre du M5, c’est-à-dire la démission du président IBK», surnom du chef de l’Etat malien, a déclaré samedi à la presse Ousmane Mamadou Traoré, un responsable des jeunes du M5.
Les jeunes du Mouvement de contestation dit M5, une coalition hétéroclite de chefs religieux et politiques et de membres de la société civile qui mobilisent la rue depuis juin contre le président Keïta, élu en 2013 puis réélu en 2018 pour cinq ans, était samedi en Assemblée générale (AG). Un millier de personnes y ont participé en présence de responsables du comité stratégique du M5.
«Après la trêve, nos actions vont reprendre de façon harmonieuse et sans violence», a dit Abdourahmane Diallo, un autre responsable des jeunes. Le M5, qui accuse le président IBK d’avoir failli à sa mission, a plusieurs fois demandé son départ du pouvoir, alors que le pays est en proie à des violences jihadistes et intercommunautaires.
Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est prévu ce lundi 27 juillet par visioconférence, après une médiation infructueuse de cette organisation jeudi à Bamako dans la crise politique qui secoue le Mali.
Les présidents Muhammadu Buhari, Mahamadou Issoufou, Alassane Ouattara, Nana Akufo-Addo et Macky Sall ne sont pas parvenus à faire accepter à l’opposition malienne leur plan pour sortir le pays de la crise, mais ils restent «optimistes». Après la rencontre avec les chefs d’états de la Cedeao, «rien n’a bougé pour le moment», a déclaré l’imam Mahmoud Dicko, figure centrale de la contestation. La Cédéao a notamment proposé le 19 juillet la formation d’un gouvernement d’union nationale et d’une nouvelle Cour constitutionnelle sur une «base consensuelle», chargée de résoudre le litige autour des résultats des législatives de mars-avril.