Les dirigeants des 15 pays membres de la CEDEAO refusent de demander la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, confronté à une fronde socio-politique aiguë, selon le communiqué officiel lu par le président nigérien Issoufou Mahamadou, à l’issue d’un Sommet extraordinaire avec des recommandations visant à mettre fin à la crise qui perdure au Mali.
En revanche, les présidents ont exigé la « démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le Président du Parlement », une refonte rapide et totale de la cour constitutionnelle, et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale où le pouvoir est partagé entre le président IBK, l’opposition et la société civile.
En outre, la CEDEAO a demandé une enquête formelle sur les morts qui ont eu lieu pendant les émeutes qui ont éclaté à Bamako, la capitale du Mali, il y a environ trois mois. Selon le communiqué, ces recommandations doivent être respectées d’ici vendredi prochain, sous peine de sanctions.
La recommandation de la CEDEAO est une victoire pour le président IBK, 75 ans, élu pour la première fois en 2013 et réélu en 2018. Les opposants réunis au sein de la coalition M5-RFP avaient demandé sa démission, affirmant qu’il était devenu inapte à diriger la nation ouest-africaine confrontée à l’insécurité, la corruption et la pauvreté.
Les jeunes du mouvement qui mène la contestation contre le pouvoir au Mali ont réitéré dimanche à Bamako leur appel à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta et à la reprise des manifestations après le 3 août.